Y’a
quelqu’un ? Derrière les yeux des vieilles dames, derrière
les sourires des enfants, devant la vitrine des grands magasins, dans
l’ombre du peuplier de la place publique ?
Y’a quelqu’un ? Dans
le long chemin gris, dans le silence des après-midi de printemps,
dans les grands chapeaux des messieurs ?
Quand
je cours vers l’impasse de la rue, souvent, je me demande s’il y
a quelqu’un. Le temps s’étire et s’emmêle. Les rayons
frappent fort sur mon front cramoisi.
Souvent,
quand les petites mains potelées des gamins viennent se fourrer dans
les miennes je me demande si, moi aussi, je suis le quelqu’un que
j’aurais
aimé devenir.
Le
quelqu’un qu’on veut voir quand on n’a plus rien à dire, le
quelqu’un qui rassure quand les rêves sont cauchemars.
Mes
mains à moi sont fortes et caleuses, creusées de ce que la vie a
tracé en elles.
Parfois
le gamin pleure. Au milieu des larmes il appelle sa mère. Il marche
devant lui, cherche quelqu’un. Sa maman n’est pas là. Peut être
à son tour lui faudra-t-il devenir, aussi, quelqu’un.
Marina
Consigne : Écrivez votre première page de roman ou de BD. Contrainte de la première phrase : "Y a quelqu'un?"
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