Qu'est-ce
que c'est? Je ne sais pas mais ça avance, et ça avance fort. Mon
instinct me dit de fuir mais je ne peux m'y résoudre. Un hurlement
perce les ténèbres à côté de moi. C'est le déclic. Je fais
demi-tour et je fonce. Je ne crois pas avoir jamais couru aussi vite
de toute ma vie. Mais mettez quelqu'un face à la fin du monde et
vous obtiendrez les meilleurs résultats. Je l'entend se rapprocher,
happer les autres, mais je ne me retourne pas. Je n'ai pas le droit à
l'erreur. Je me répète qu'il ne faut pas céder à la panique mais
rien n'y fait. Je le sens, je commence à perdre mes moyens. Toute
cette distance parcourue aura bientôt été vaine. Je jette un
rapide coup d’œil par dessus mon épaule; plus personne, mais j'ai
une bonne longueur d'avance sur cette espèce d’entité de
destruction massive. Mes poumons sont en feu, mes jambes sont en
coton, je ne pourrai bientôt plus faire un pas. J'ai encore
l'espoir d'y échapper mais cet espoir est aussi vain que ma course
folle à travers notre système isolé.
Je tombe à genoux. Verse
quelques larmes tandis que le désespoir m'envahit. Mais plus que du
désespoir, de la rage. La rage de me laisser faire, de ne pas
pouvoir lutter. Celle d'abandonner la partie en me soumettant à la
peur. La triste réalité s'impose à moi: je ne peux rien faire. A
moins que.............. Je me relève, prends une grande inspiration
et fais face au fléau.
J'ai toujours été un modèle
d'insubordination. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'incliner.
Pas face à ça, pas face à la peur. Je n'ai plus le choix. Je vais
foncer dans le mur. Je cours. Je cours et je crie. Je crie ma
frustration, ma révolte et ma haine, mes joies mes peines et mes
douleurs. Je crie tout ce que je suis face à cette vague
destructrice. La fin est proche. Je repense à ceux que j'aime, et
mon amour vers eux s'envole comme le songe d'une nuit d'été.
Et
je saute..........
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