samedi 20 octobre 2012

Les plaisirs minuscules : Mylène

                 A Noël, lors du traditionnel repas en compagnie de toute la famille, on décida que j'étais assez âgée pour goûter cet étrange breuvage pourpre qu'est le vin. Tout d'abord, je refusai. Pas question de tremper mes lèvres dans ce liquide qui dégageait une forte odeur d'alcool et avait la teinte de l'hémoglobine. Pourtant, je me ravisai. Après tout, cela pouvait être une expérience fort divertissante. Ayant auparavant observé mon père lors d'un exercice de dégustation, je l'imitai, prenais mon verre où reposait un fond de boisson, et l'exposai à la lumière. Je fus surprise. La couleur était magnifique, rouge tel un rubis. Je fis tourner le liquide dans le verre, et sentais le puissant arôme qui en émanait. L'odeur de l'alcool emplit ma narines. Je fis à nouveau tourner le liquide incarnat, l'exposai encore à la lumière, et remarquai que de grosses gouttes grasses perlaient le long des parois. Tiens ! Je ne savais pas qu'un vin pouvait être gras. Cela me donna l'envie de percer le mystère de ce breuvage que l'on disait "divin". Je portai alors le verre à mes lèvres, et laissais le liquide envahir ma bouche. Quelle surprise ! Le goût du vin n'avait que peu de rapport avec l'odeur. J'avalais une première lampée, curieuse d'en savoir davantage. Ma gorge se mit soudainement à piquer. Le vin avait laissé un léger dépôt sur ma langue. Je sentais le goût... du bois. Oui, du bois. Bizarre, mon nez avait plutôt identifié le goût d'un fruit, comme la mûre. A la suite de cette gorgée, je ressentis dans mon abdomen comme une sensation de chaleur. Mais c'est officiel, je n'aime pas le vin.

Mylène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laisser un commentaire :